Témoignage Jean-Pierre Brouillaud !!!
L’homme se croyant enfermé dans sa petite bulle toute subjective, il se pense séparé des autres êtres humains. Ainsi se situe-t'il en perpétuel rapport de force et de manipulation avec ses semblables et avec l'environnement.
Cette attitude engendre l'idéal de l'impossible bonheur personnel, se traduisant par un souffrir plus ou moins muselé ou débridé selon les tempéraments.
Je me souviens que lorsque j'étais dans le désert Syrien je rêvais de Hong-Kong et de ses mirages commerciaux.
Quand je faisais l'amour, je rêvais d'abstinence.
Quand je mangeais dans les poubelles je rêvais d'opulence.
Quand j'étais seul je voulais des amis et quand j'avais des compagnons je me sentais affreusement seul.
Plus je me voulais libre et plus je découvrais mon enchaînement à des convoitises, à des peurs, à des mensonges intentionnels pour
protéger l'image de ma petite personne que je défendais.
C'est incroyable de voir à quel point l'homme s'attache à sa souffrance !
Dites-lui cela, il haussera les épaules et ira écouter ceux qui mentent effrontément comme lui et refusent d'en prendre conscience.
C'est incroyable de découvrir comme l'homme est aveugle !
C'est en fait l'histoire si banale d'un adolescent qui en perdant la vue avait cru qu'il avait perdu l'essentiel.
Ses pas, un temps, foulèrent un chemin de souffrance, c'est-à-dire de réalité refusée.
Mais si dans les histoires d’amour, il y a beaucoup d’histoire et peu d’amour, dans l’Amour on cesse de se raconter l’histoire récurrente de je suis malheureux parce que...
Un homme que d'aucun disait sage et d'autres fou riait de toutes les cellules de son corps en affirmant que l'oeuvre de Dieu est irréprochable.
Un aveugle qui l'écoutait parler finit par être remplit de doutes sur la véracité de ses paroles qu'il trouvait certes belles
mais en décalage avec son propre vécu. Il osa s’approcher d’elle
et lui dit:
" Vous prétendez que Dieu fait bien tout ce qu'il fait,
mais regardez mes yeux privés de lumière "!
L’homme lui prit fraternellement la main et lui dit alors:
" Mais mon ami, de quoi vous plaignez-vous? Ne voyez-vous pas que pour un aveugle vous êtes parfait. "
Jean-Pierre Brouillaud